Pourquoi vous vous appelez « Debout les pains ! » Il y a un côté militant dans votre projet ?
[Sami] On reste des commerçants, mais oui, il y a un côté engagé. On veut travailler avec une farine locale, des producteurs français dans la mesure du possible. On a un engagement dans le sourcing, dans la manière dont on ne veut pas de travail de nuit pour préserver la vie de famille, et dans un local qui est éclairé à la lumière naturelle, ce qui est rarement le cas dans une majorité de boulangeries.
[Christelle] On est des reconvertis. Tous les deux, on vient d’univers différents et on a évolué parce qu’on a des valeurs qu’on souhaite défendre, partager. Les faire passer par le pain, par la boulangerie, c’était quelque chose de très important. On est militant de la bonne nourriture et des bonnes conditions de travail et de l’environnement. On veut vraiment que la terre se porte bien et que l’humain se porte bien.
On a fait le maximum. Par exemple la vitrine qui présente tous nos produits, c’est une entreprise de Romainville aux Bas-Pays qui l’a conçu, spécialisée dans les matériaux issus du réemploi. C’est quelque chose qui nous tenait à cœur : faire travailler des acteurs locaux et éviter la surconsommation. Pour le reste, on est bio bien sur ! Sur l’emballage, c’est un sujet toujours compliqué parce qu’on sait qu’il y a beaucoup d’emballage, ça nous fait de la peine avec Sami. On essaie de sensibiliser les clients sur le fait de ramener leurs emballages, leurs tissus, leur totes bags. On vend même des emballages en tissu réutilisables.
[Sami] Bien sur les emballages en papier qu’on utilise sont faits avec du papier recyclé, avec des encres végétales et fabriqués en France.
Nos farines, elles sont bio, elles viennent de Normandie, à 120 km de Paris. C’est la coopérative BIOCER qui est bio depuis 88. Il y a 250 agriculteurs dans cette coopérative, où chacun a son mot à dire.
[Christelle] Pour les œufs, ils proviennent de la ferme de Bosse, près de Bordeaux. Après, on ne peut pas tout faire en local : l’huile d’olive, par exemple, elle ne vient pas d’Île-de-France. Mais on passe par des grossistes qui ne font que du bio et rémunèrent correctement les producteurs. Pour le chocolat par exemple.